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De Tambacounda ร  Dakar, en passant par les รฎles du Saloum, Saliou Waa Guendoum Sarr, alias Ali Bรฉta, tisse une ล“uvre plurielle et profondรฉment enracinรฉe dans lโ€™Afrique contemporaine. Musicien, cinรฉaste, รฉcrivain, penseur, ce crรฉateur multidisciplinaire faรงonne des ponts entre traditions et modernitรฉ, intime et universel.
Nรฉ ร  Tambacounda, au cล“ur de lโ€™est sรฉnรฉgalais, Ali Bรฉta a grandi dans les รฎles du Saloum, notamment ร  Niodior, mais aussi dans dโ€™autres villes du pays, au grรฉ des affectations de son pรจre, militaire de carriรจre. Ce dรฉcor insulaire et ancestral deviendra le berceau symbolique dโ€™une quรชte artistique centrรฉe sur lโ€™oralitรฉ, les racines et la transmission. Issu dโ€™une lignรฉe de musiciens et dโ€™intellectuels parmi lesquels le philosophe et รฉcrivain Felwine Sarr, ou encore lโ€™artiste Sahad Sarr il embrasse trรจs tรดt la voie de la crรฉation. ร€ seulement 11 ans, il gratte ses premiรจres notes de guitare, sous le regard bienveillant de son frรจre aรฎnรฉ.
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Ali Bรฉta, ce nom dโ€™artiste, construit comme un palindrome poรฉtique du mot โ€œTalibรฉโ€ (lโ€™รฉlรจve, lโ€™initiรฉ), traduit sa posture dโ€™รฉternel apprenant, curieux et voyageur. Un talibรฉ des arts, engagรฉ dans une exploration constante des formes, des sons et des rรฉcits. Dรจs ses annรฉes de lycรฉe et dโ€™universitรฉ ร  Dakar, il fusionne thรฉรขtre, musique et performance. Il met en scรจne des piรจces comme Bwakamambรฉ ou Akiboulane, adaptation puissante dโ€™Une saison au Congo dโ€™Aimรฉ Cรฉsaire, et sโ€™initie ร  lโ€™รฉcriture dramatique auprรจs de figures majeures comme Lucien et Jacqueline Lemoine.
๐Œ๐š๐ง ๐†๐ซ๐จ๐จ๐ฏ๐ž : ๐ž๐ง๐ญ๐ซ๐ž ๐ฅ๐ž๐ฌ ๐ฆ๐จ๐ง๐๐ž๐ฌ, ๐ฅ๐š ๐ฆ๐ฎ๐ฌ๐ข๐ช๐ฎ๐ž ๐œ๐จ๐ฆ๐ฆ๐ž ๐ฅ๐š๐ง๐ ๐š๐ ๐ž
Guitariste, flรปtiste, joueur de gimbri, chanteur, Ali Bรฉta fonde son style sur une mosaรฏque sonore quโ€™il baptise Man Groove : une alchimie audacieuse entre les traditions sรฉrรจre et bambara, le jazz, le hip-hop, le reggae, le blues et lโ€™afrobeat. Ses titres comme Wiri Wiri ou Gรฒor Gรฒorlu vibrent de spiritualitรฉ, dโ€™engagement et de mรฉmoire collective. Son album ร‘un est une ode ร  la filiation et ร  la communautรฉ, traversรฉe par les souffles du Sรฉnรฉgal, du Mali, de la Mauritanie.
Son univers musical, profondรฉment enracinรฉ, sโ€™รฉlargit encore avec la crรฉation du label indรฉpendant Miziku Tey Records, aux cรดtรฉs de son acolyte Ibaaku, figure avant-gardiste des musiques รฉlectroniques africaines.
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Cinรฉma documentaire ou fiction hybride, le regard dโ€™Ali Bรฉta sโ€™ancre dans la rรฉappropriation des rรฉcits africains. Il filme pour dรฉconstruire les stรฉrรฉotypes, raconter les migrations non comme tragรฉdies anonymes, mais comme odyssรฉes humaines, habitรฉes de rรชves et de luttes. Dans Masques Dรฉmasquรฉs (2008), il sโ€™immerge dans la culture dogon au Mali ; dans Coup de Filet (2011), il explore le lien entre pรชche artisanale et exode. Mais cโ€™est avec Life Saraba Illรฉgal (2015), fruit de huit annรฉes de tournage, quโ€™il donne ร  voir la traversรฉe migratoire dans toute sa complexitรฉ : deux jeunes Sรฉnรฉgalais quittent leur รฎle natale pour poursuivre leur rรชve dโ€™Europe, surnommรฉe โ€œSaarabaโ€, la terre promise.
Son dernier documentaire, Doxandeem, les chasseurs de rรชves (2023), pousse plus loin encore cette rรฉflexion sur le voyage, lโ€™identitรฉ et la mรฉtamorphose des รชtres. En 88 minutes vibrantes, il interroge la migration comme un droit humain et une aventure transformatrice, magnifiรฉe par une bande-son originale signรฉe Ali Bรฉta et Ibaaku.
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Mais lโ€™art, chez Ali Bรฉta, ne sโ€™arrรชte pas ร  la scรจne ou ร  lโ€™รฉcran. Il devient territoire, action, engagement. ร€ Dakar, dans le quartier de Ouakam, il fonde KENU Labโ€™Oratoire des Imaginaires et Artiste du Daanu, des espaces oรน se croisent arts, entrepreneuriat, transmission et citoyennetรฉ. Vรฉritables incubateurs culturels, ces lieux participatifs font รฉmerger de nouveaux rรฉcits urbains et populaires, portรฉs par une jeunesse crรฉative.
ร‰ducateur, commissaire, facilitateur, Ali Bรฉta fait de chaque projet un levier pour penser le vivre-ensemble, repenser les politiques culturelles, et dรฉfendre lโ€™art comme force transformatrice du rรฉel.
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Musicien globe-trotter, cinรฉaste de lโ€™intime et du politique, bรขtisseur dโ€™utopies concrรจtes, Ali Bรฉta incarne cette gรฉnรฉration dโ€™artistes africains qui refusent les cases et les frontiรจres. ร€ travers ses crรฉations, il fait vibrer un Sรฉnรฉgal en mouvement, enracinรฉ et visionnaire, en quรชte de lui-mรชme et du monde. Un artiste total, rรฉsolument libre, qui murmure ร  lโ€™oreille des peuples : โ€œCe que nous cherchons au loin, cโ€™est souvent ce que nous avons en nous.โ€
โœ๐๐š๐ซ ๐Ž๐ฎ๐ฌ๐ฆ๐š๐ง๐ž ๐€๐›๐ฒ ๐‚๐Ž๐‹๐˜ / ร€ ๐ฅ๐š ๐œ๐ซ๐จ๐ข๐ฌรฉ๐ž ๐๐ž๐ฌ ๐Ÿ๐š๐ข๐ญ๐ฌ ๐ž๐ญ ๐๐ž ๐ฅ’๐š๐ง๐š๐ฅ๐ฒ๐ฌ๐ž

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