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Qui est Ahmadou Kaba, l’imam sénégalais expulsé de France pour des propos choquants tenus à l’égard des femmes ?

Le ministre de l’Intérieur français, Gérald Darmanin, a annoncé hier mercredi l’interpellation et l’expulsion d’un « imam radicalisé sénégalais » se trouvant dans le département de l’Aube. Cet imam, identifié comme Ahmadou Kaba, a été renvoyé à Dakar pour des prêches discriminatoires, notamment envers les femmes, que le ministre a jugé inacceptables sur le territoire de la République.

Gérald Darmanin a déclaré sur Europe 1 et CNews : « Ce matin, nous avons pu interpeller, et il sera expulsé aujourd’hui, un imam radicalisé sénégalais. » L’imam a été interpellé à 7 h 20 à son domicile et conduit au commissariat de Troyes où un arrêté ministériel d’expulsion lui a été notifié. Son éloignement par l’aéroport de Roissy était prévu dans la journée. Selon une source policière, Ahmadou Kaba tenait des prêches où il indiquait que « les femmes doivent rester chez elles » et que « les musulmans ne doivent pas se mélanger aux non-musulmans ». Gérald Darmanin a ajouté que « les personnes qui tiennent ce genre de propos n’ont rien à faire sur le territoire de la République ».

Le ministre a également mis en avant la loi « immigration » et la loi « contre le séparatisme » qu’il a portées, permettant d’expulser des imams radicalisés en vingt-quatre heures. Ces lois, adoptées par l’Assemblée nationale française et promulguées le 26 janvier 2024, visent à faciliter l’éloignement des étrangers représentant une menace grave pour l’ordre public. Elles permettent l’expulsion des étrangers, même réguliers et présents depuis longtemps en France, s’ils sont condamnés pour des crimes ou délits passibles de trois à cinq ans de prison, ou s’ils sont impliqués dans des violences contre des élus ou des agents publics.

Ahmadou Kaba, 37 ans, est bien connu dans les mosquées de Troyes et au sein de la forte communauté musulmane cosmopolite. Ses prêches, qualifiés de « radical et misogyne », lui ont permis de tisser une notoriété sur les réseaux sociaux, où il est suivi par des milliers d’internautes. La préfecture de l’Aube le décrit comme « connu des services de l’État français pour ses discours radicaux entraînant des troubles dans les mosquées troyennes et incitant à une pratique intolérante et rétrograde de l’Islam ». Kaba est également décrit comme proche des Frères musulmans.

Ancien éducateur sportif, Ahmadou Kaba avait été éconduit d’une première mosquée troyenne pour avoir voulu imposer sa vision radicale de l’islam. Il a ensuite tenté de faire de même dans une seconde mosquée, sans succès. Son contenu prêché a été jugé contraire aux valeurs de la République et portait atteinte au principe d’égalité entre les hommes et les femmes.

Lorsqu’un individu jugé radicalisé est expulsé par les autorités françaises, il est d’usage d’informer la plus haute hiérarchie sénégalaise afin de prendre toutes les dispositions pour mettre cette personne sous surveillance. Ahmadou Kaba, de retour au Sénégal, pourra être interrogé par les autorités locales sur les faits reprochés. Les autorités sénégalaises pourront alors décider de le libérer, de le mettre sous surveillance ou, dans les cas extrêmes, de l’incarcérer temporairement le temps de mener une enquête approfondie sur sa personnalité et ses activités. Il est à noter que les propos tenus par cet individu en France, qui peuvent être choquants dans ce pays, ne le sont pas nécessairement au Sénégal. Cependant, certains Sénégalais peuvent également trouver ses propos offensants, bien que l’islam soit généralement mieux perçu et compris au Sénégal par rapport aux pays occidentaux. Ainsi, un propos sur les femmes peut être interprété différemment dans le cadre de la culture islamique sénégalaise.

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