La première visite officielle du chef d’État, Bassirou Diomaye Faye, aux cités religieuses de Touba et Tivaouane, est un rituel politique important au Sénégal. Cette tradition, qui remonte à l’indépendance du pays en 1960, symbolise le respect et l’hommage rendu par le pouvoir politique aux autorités religieuses du pays.Cette relation entre le pouvoir politique et les leaders religieux n’est pas seulement symbolique, elle est aussi fonctionnelle. Les chefs religieux ont joué un rôle crucial dans le maintien de la stabilité politique et sociale du Sénégal. Ils ont souvent agi en médiateurs dans les moments de crise, comme lors de l’arrestation de Ousmane Sonko en 2021, où l’autorité de Touba a contribué à apaiser les tensions.La visite du Président Diomaye aux khalifes généraux de Touba et Tivaouane s’inscrit donc dans cette continuité. Elle montre également une évolution dans la perception des leaders politiques vis-à-vis des confréries religieuses. En effet, le Président Bassirou Diomaye Faye, tout comme le Premier ministre, Ousmane Sonko, étaient auparavant perçus comme étant anticonfrériques. Cette visite peut donc contribuer à changer cette perception et à renforcer les liens entre le pouvoir politique et les confréries religieuses.Il est important de souligner que ces relations entre le pouvoir temporel et spirituel sont caractérisées par une coexistence harmonieuse. Les chefs religieux ne s’opposent pas au pouvoir politique, mais agissent plutôt en partenaires, cherchant toujours le Bien-être des populations, dont une grande majorité est affiliée aux confréries.
En dernière analyse, la visite du Président Diomaye aux khalifes de Touba et Tivaouane renforce la tradition de respect et de collaboration entre le pouvoir politique et les autorités religieuses. Elle témoigne de l’importance des foyers religieux dans l’échiquier politique et social du pays.