Foot – Jeanne d’Arc de Dakar: Le glas ?
Club omnisports avec une forte identité, un riche passé et une belle image forgée au fil de plusieurs décennies, la JA ne se manifeste aujourd’hui que par son basket et dans une moindre mesure le hand et l’athlétisme. Pour le football qui était le navire amiral, on a baissé pavillon depuis plus d’une décennie.
Grandeur dans le passé pour le club centenaire pour le football, anonymat aujourd’hui. Cette situation constitue un crève-cœur pour ceux qui aiment le club. . Rares sont les adolescents d’aujourd’hui qui connaissent ce club qui même après être tombé dans l’insignifiant sportif détient toujours l’un des meilleurs palmarès du football sénégalais aux plan local et international.
Pour la énième fois, la tentative de rejoindre l’élite ne se fera pas. L’équipe va rester en 3e division. A une journée de la fin du championnat de National 1 (poule B ), la messe est dite. L’un des plus illustres clubs et sans doute parmi les plus populaires avant sa chute est comme frappé par une forme d’impuissance à revenir parmi l’élite qu’il n’aurait pas dû quitter à notre avis et pour des raisons qu’il serait long de développer ici. Qui est ce qui explique la situation de ce club ?
Les bleu blanc comptent encore des partisans si l’on prend compte, ne serait-ce que ceux qui ont porté ses couleurs. Il n’est pas question ici d’accabler qui que ce soit dans un club qui à l’interne est assez conflictogène quand même . Le plus important est de regarder devant et de voir dans quelle mesure, la reconstruction est possible.
Le modèle du club traditionnel des débuts des années 1960 est obsolète. Les cotisations et le parrainage pouvaient subvenir aux besoins de formations amateurs. Grâce à des mécènes, il reste encore quelques survivants dans la carlingue. Cette gestion peut tenir tant que les bienfaiteurs seront en mesure de les renflouer mais la pérennité d’un tel système n’est pas viable à moyen terme. En dehors de ce financement provenant d’une seule et unique personne, la formation et les transferts- inévitables-du fait du contexte économique du football local sont les palliatifs pour les autres clubs. Les clubs adossés à des « académies » sont à ranger dans cette catégorie. Leurs liens avec d’autres footballs professionnels étrangers leur permettent également de trouver des subsides leur permettant d’être dans des conditions enviables. Sans mécène et sans académie ou centre de formation, la JA fort démunie se trouve dans la catégorie des clubs qui se débrouillent pour vivre. La JA est absente de l’élite depuis 2011. Treize ans. Un temps où des clubs sont nés, ont grandi et ont rejoint l’élite.
Les querelles et les inimitiés – c’est un secret de polichinelle-qui ont rythmé la vie de ce club de légende doivent être rangées aux vestiaires. Aujourd’hui, il faudrait appeler à un large rassemblement pour arriver à relancer le club. Des personnes de bonne volonté ayant une vision et les moyens de leur projet existent. Il est temps de sauver la Jeanne d’Arc qui doit retrouver sa place dans le football sénégalais.
Mamadou Koumé, Journaliste