ACTUALITESPOLITIQUESOCIETE

Il n’y a point de petite baisse des prix !

Au Sénégal, le gouvernement du Président Bassirou Diomaye Faye a annoncé les premières mesures destinées à lutter contre la vie chère, un thème sur lequel les nouvelles autorités se savent très attendues, près de trois mois après leur installation au pouvoir, et sur lequel les attentes des Sénégalais sont particulièrement fortes. 
Après les annonces, les gouvernants sont passés à l’acte. Ce vendredi, le Conseil national de la consommation (CNC) a dévoilé les nouveaux prix appliqués sur certaines denrées de forte consommation à savoir l’huile, le riz, le ciment, le sucre, entre autres. Le point sensible semble donc touché. Acculées par les difficultés quotidiennes, les populations ne cessent de dénoncer le coût élevé de la vie. Il est, en effet, très difficile pour nombre de Sénégalais de joindre les deux bouts. Tout est cher à Dakar et dans les régions.
Si certains trouvent ces diminutions insuffisantes, il n’en demeure pas moins que cette initiative constitue une bouffée d’air pour les nombreux “Goorgoorlou“. Il n’y a point de petite baisse !
Prenons l’exemple concret d’une famille qui achète cinq baguettes de pain par jour. Avec la baisse des prix (de 175 à 150 F Cfa), cette famille économise 125 FCfa quotidiennement, soit 3 750 F Cfa par mois. Sur une année, cela représente une économie de 45 000 F Cfa, une somme non-négligeable. Pour mieux visualiser, cette économie annuelle peut couvrir le prix de 2 sacs de riz, d’un litre d’huile, cinq jours de pain et encore, laisser un surplus d’environ 5 000 F Cfa pour acheter du poisson et des condiments.
Une telle amélioration du budget familial est une véritable bouffée d’air pour les chefs de famille, ces travailleurs acharnés qui peinent à joindre les deux bouts.
Cependant, cette initiative, aussi louable soit-elle, doit être suivie avec la plus grande rigueur pour garantir son efficacité. C’est le véritable défi. Car il faut l’admettre, il n’est pas rare de voir certains boutiquiers ignorer les mesures gouvernementales, continuant de pratiquer des prix élevés au mépris des nouvelles directives.
Fin avril 2012, Macky Sall, le nouveau président d’alors, avait décidé de la baisse des prix de ces mêmes produits, mais il s’est trouvé que cette baisse ne restait que sur le papier. Sur le terrain, la réalité était autre et au fur des mois, les produits sont vendus au prix initial voire plus.
En 2022, d’autres mesures allant dans le mêmesens ont été prises. Bis repetita !
Quid de la baisse du prix du loyer ? Annoncée depuis 2022, elle a dû connaître de nombreuses péripéties avant d’être entrée en vigueur en mars 2023. Ce, après que le président Sall a pris un décret -à la place d’une loi-, tout en réajustant les prix de la baisse du loyer. Cette nouvelle mesure s’inscrit dans le cadre de la « lutte abusive » des contrats. Pour mieux veiller au respect de cette loi, une commission de régulation a été mise en place. Mais là aussi, c’est pareil. La majeure partie des bailleurs ont trouvé des astuces pour ne pas subir la baisse.
Pour que cette baisse de prix ait un réel impact sur le quotidien des Sénégalais, il est impératif que le gouvernement mette en place des mécanismes de contrôle stricts et réguliers. Les commerçants doivent être contraints de respecter les nouveaux tarifs, bientôt en vigueur, sous peine de sanctions sévères.

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page