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Mort suspecte à Yeumbeul Nord : l’autopsie de Mor Seck ravive les accusations de bavure policière

Le voile se lève peu à peu sur le décès tragique de Mor Seck, jeune réparateur de téléphones du marché de Thiaroye, mort le 11 juin à l’hôpital de Pikine. Et les révélations de l’autopsie ne font qu’attiser la colère et les soupçons de la famille, qui crie à la bavure policière.

Selon le rapport médico-légal consulté par L’Observateur, Mor Seck est décédé d’un “choc infectieux sur péritonite aiguë généralisée consécutive à une perforation gastrique”. Un diagnostic accablant, renforcé par des lésions internes multiples : épanchement abdominal, hydrotorax, hépatisation pulmonaire bilatérale, reins de choc, stéatose hépatique aiguë… et surtout, un hématome visible sur le cuir chevelu. Pour la famille Seck, le doute n’est plus permis : Mor a été roué de coups.

Mort suspecte à Yeumbeul Nord : l’autopsie de Mor Seck ravive les accusations de bavure policière

Le drame débute le 23 mai, lorsque Mor, rentrant du travail aux environs de 18 h, est interpellé par des hommes en civil à proximité de leur domicile, au quartier Étage Madialé. Ils tardent à décliner leur identité, avant de sortir des cartes de police. En cause ? Un simple “geste de dédain”. Menotté, fouillé, et violemment frappé au visage, à la tête et à l’abdomen, selon le témoignage de son frère Ousmane, Mor est conduit au poste de police de Yeumbeul-Nord, où il est relâché plusieurs heures plus tard, visiblement affaibli et souffrant.

Le 8 juin, lendemain de la Tabaski, son état se dégrade brusquement. Transporté en urgence à l’hôpital, il est opéré d’urgence. Il décède trois jours plus tard, sans jamais avoir retrouvé ses forces.

Face à la gravité des soupçons, le procureur de la République près le Tribunal de Pikine-Guédiawaye a saisi la Division des investigations criminelles (DIC). L’enquête est toujours en cours. Mais les premières réactions institutionnelles laissent perplexe. Le Commissariat de Yeumbeul-Nord nie toute interpellation de Mor Seck, affirmant qu’aucune garde à vue n’a été enregistrée à son nom.

Une version contestée avec véhémence par la famille, qui exige des comptes. “Les résultats de l’autopsie confirment ce que nous dénonçons depuis le début. Mon fils a été battu à mort”, accuse Khadim Seck, le père du défunt. La famille attend désormais une chose : que justice soit faite.

Le mystère reste entier autour de l’identité réelle des agents en civil, du commandement impliqué, et des circonstances exactes de l’interpellation.

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