Dans une déclaration solennelle prononcée ce mercredi soir, Barthélemy Dias a officialisé la création de son propre mouvement politique, baptisé Sénégal Binu Bokk (« Le Sénégal que nous partageons »). Rompant définitivement avec Khalifa Sall, il a lancé un appel vibrant à l’unité, à la justice et à la responsabilité citoyenne.
« Je ne viens pas réclamer un pouvoir, je viens réclamer une conscience », a-t-il déclaré d’entrée, s’adressant aux Sénégalais non comme un homme politique, mais comme « un fils qui parle à sa mère, un frère à ses sœurs et frères, quand la maison prend feu ».
Dans un ton grave et chargé d’émotion, Dias a dénoncé ce qu’il considère comme une rupture entre l’État et son peuple :« Quelque chose s’est brisé dans notre contrat national. Le Sénégal souffre, mais cette souffrance n’est pas abstraite. Elle a des visages, des silences, des regards perdus. »
Il a également fustigé une croissance économique qu’il juge injuste et inégalitaire : « On maquille la misère avec des courbes de croissance. Mais cette croissance ne nourrit pas, elle n’emploie pas. Ce n’est pas le Sénégal qui monte, c’est la colère. »
Le nouveau mouvement, dit-il, est né du refus de l’injustice et de l’exclusion. Il se veut une plateforme de rassemblement pour tous ceux qui « ne veulent plus subir » : enseignants, médecins, jeunes sans emploi, femmes sans justice, retraités, paysans, pêcheurs, artisans… « Ce pays n’a pas besoin d’un sauveur, il a besoin de ses enfants. Pas des enfants parfaits, mais des enfants debout, libres, fiers et justes. »
Barthélemy Dias appelle ainsi à une mobilisation citoyenne autour d’un projet national fondé sur la vérité, l’équité et l’écoute. « Sénégal Binu Bokk n’est pas un parti, c’est une promesse. Celle de rendre la parole au peuple, celle d’un Sénégal plus juste et plus humain. »
Il conclut par une prière pour la démocratie et une citation de Pierre-Augustin Beaumarchais : « Quand le mal a toutes les audaces, le bien doit avoir tous les courages. »