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Ousmane Sonko se demande si nos enfants ne devraient pas s’alphabétiser dans nos langues, comme le wolof…

Ce samedi 18 mai 2024, le Premier ministre Ousmane Sonko a présidé le premier Conseil Interministériel consacré à la préparation des examens et concours de l’année 2024. La réunion s’est tenue à la sphère ministérielle Habib Thiam de Diamniadio. Les discussions se sont concentrées sur les mesures et les stratégies à adopter pour assurer le bon déroulement des examens et concours à venir, visant à anticiper et résoudre les défis logistiques et pédagogiques pour garantir un environnement optimal aux candidats.

Dans son discours, le Premier ministre a souligné le problème linguistique au Sénégal, en particulier les difficultés rencontrées par les enfants, qui subissent des retards en raison de l’alphabétisation dans une langue qui n’est pas la leur. Selon lui, « l’introduction de la langue nationale est une préoccupation très chère à Son Excellence Monsieur le Président de la République et qui se trouve dans notre programme depuis le début de notre action politique. Nous considérons qu’une partie de notre retard s’explique par le fait que nous voulons imposer à nos enfants de s’alphabétiser dans des langues qu’ils ne possèdent pas, que même leur père et leur mère ne possèdent pas parfaitement, et cela n’existe qu’en Afrique. »

Il a illustré son propos en donnant des exemples concrets : « Les Coréens sont alphabétisés en coréen, les Turcs en turc, les Chinois en chinois, les Allemands en allemand ; il n’y a qu’en Afrique que l’on emprunte des langues à bas âge pour essayer de les imposer, et on perd énormément de temps. Des études ont démontré que nous perdons entre 8 et 13 ans pour que l’enfant essaie de posséder une autre langue alors qu’au moins, en allant à la maternelle, il parlait déjà sa langue maternelle. Il est plus facile de lui afficher son cheval au tableau, il va vous dire ‘lii fass la’, je ne sais pas comment on le dit en serrer, mais il est plus facile que de vouloir d’abord s’alphabétiser, et cinq, sept ou même dix ans plus tard, pouvoir dire ‘ça, c’est un cheval’. »

Le Premier ministre a également évoqué les réussites observées en Afrique de l’Est, où la plupart des enfants s’alphabétisent dans leur langue maternelle, comme le swahili ou le kinyarwanda : « L’autre élément important, évidemment, c’est l’amélioration de l’apprentissage de l’anglais, qui est, par la force des choses, devenue la langue de communication internationale. Il nous faut aller vers une revisitation de notre système éducatif, évidemment tout cela en capitalisant sur ce qui existe. La semaine dernière, j’ai posé la question au président Kagame sur le modèle rwandais qui aujourd’hui alphabétise en kinyarwanda, en français et en anglais, sans que cela pose de problème. Dans beaucoup de zones du monde, différentes langues cohabitent. L’expérience du swahili en Afrique de l’Est doit aussi nous inspirer, et posséder plusieurs langues est une richesse et non pas un appauvrissement. »

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