A la UneACTUALITESFAITS DIVERSMUSIQUEPEOPLE

Aya Nakamura, la langue et les signes

Alors qu’Aya Nakamura, sans doute la chanteuse la plus populaire aujourd’hui en France, se retrouve au cœur d’une dispute assez stérile, tentons de déplacer le sujet sur son terrain : la chanson.

Tout part d’une rumeur, avançant qu’Emmanuel Macron en personne aurait proposé à Aya Nakamura d’interpréter une chanson d’Edith Piaf pour l’ouverture des Jeux Olympiques et Paralympiques à Paris cet été. Tout part surtout des réactions de la presse de droite, radicalisées ensuite par des politiques et des activistes d’extrême-droite, qui trouvent au mieux qu’Aya Nakamura n’est pas la meilleure chanteuse qui soit pour interpréter Piaf, au pire qu’elle n’est pas assez blanche et ne parle pas assez bien le français pour représenter la France. Clairement, il y a une continuité entre les deux, qui s’appelle, assez simplement, le racisme.

Que dire de tout ça, alors que prendre la parole pour dire quoique ce soit dans ce genre de débat contribue à lui donner une envergure que sans doute il ne mérite pas : entre les insultes de la fachosphère, les tweets opportunément outragés des politiques, pas grand-chose d’intéressant à se mettre sous la dent. Je comptais plutôt m’abstenir, quand j’ai lu un slogan, celui affiché le week-end dernier sur une longue banderole brandie par le groupe d’extrême droite “Les Natifs” sur les quais de Seine. Il y était écrit : “Y’a pas moyen Aya, ici, c’est Paris, pas le marché de Bamako”. Voilà un énoncé qui reprend un bout de chant de supporter du PSG “Ici c’est Paris”, un slogan raciste sur le mode “retourne dans ton pays”, et qui accole le tout à un bout de chanson d’Aya Nakamura elle-même, extrait d’un de ses plus grands tubes, “Djadja” : “ya pas moyen Djadja”.

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page