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SENEGAL-ENVIRONNEMENT-COLLECTIVITES / Brèche de Saint-Louis : face aux bouleversements de l’écosystème, les solutions étatiques et la résilience des populations

L’ouverture en 2003 d’un canal de délestage ou brèche à l’embouchure du fleuve Sénégal est à l’origine de profonds bouleversements de l’écosystème marin et de nombreux chavirement mortels de pirogues de pêcheurs, poussant les pouvoirs publics à trouver des solutions, tandis qu’une forme de résilience a vu le jour chez les habitants de l’île de Saint-Louis et de plusieurs villages de la commune de Ndiébène Gandiole, à travers le développement de nouvelles activités socio-économiques.

Ces profonds changements n’ont épargné ni l’aire marine protégée (AMP) de Saint-Louis ni le Parc national de la langue de Barbarie (PNLB). Ces aires protégées sont situées dans l’emprise de l’embouchure, point de rencontre entre le fleuve Sénégal (1750 kms) et l’océan Atlantique, à l’extrémité sud de la ville de Saint-Louis.

La récurrence des accidents fluviomaritimes mortels et des bouleversements environnementaux dans cette partie du fleuve a poussé les pêcheurs locaux, les collectivités territoriales et les habitants des villages environnants à se mobiliser depuis plus de vingt ans aux côtés des pouvoirs publics, pour limiter et atténuer les effets meurtriers et dévastateurs engendrés par l’ouverture de la brèche de Saint-Louis.

Au moins entre 400 et 500 morts y ont été enregistrés entre 2003 et 2022, dans des accidents fluviomaritimes. Ces drames ont principalement fait des victimes du côté des pêcheurs locaux, selon les pouvoirs publics et les pêcheurs.

La brèche a été creusée dans l’urgence le 3 octobre 2003, sur la partie sud de la langue de Barbarie, vers l’embouchure du fleuve Sénégal, point de jonction avec la mer.

Elle a été réalisée à l’époque sur initiative des autorités régionales, pour libérer des eaux pluviales, des quartiers inondés de la langue de Barbarie, une bande de terre de 400 mètres de large et de 30 kilomètres de long, située sur le littoral de l’île de Saint-Louis.

Creusée initialement sur une largeur de quatre mètres, elle a finalement atteint sept à huit kilomètres de diamètre, en vingt ans, à cause des changements climatiques et de la dynamique sédimentaire.

Constatant cette grande ouverture à l’embouchure, les pêcheurs locaux vont progressivement utiliser ce chenal avec leurs grosses embarcations, pour pénétrer dans la partie continentale de l’île de Saint-Louis afin de décharger leurs captures de poissons mais aussi pour aller en haute mer.

’’Les débarquements de poissons se faisaient avec beaucoup de difficultés, avant l’ouverture de la brèche sur la façade du  littoral de l’île de Saint-Louis. L’amélioration de la navigabilité  à l’embouchure est favorisée par l’élargissement de la brèche’’, explique Lamine Diagne, chef du service régional des pêches et de la surveillance de Saint-Louis.

Selon lui, cette nouvelle configuration a encouragé les pêcheurs à pénétrer à l’intérieur de l’île de Saint-Louis, avec leurs pirogues et captures.

Récemment affecté à la tête de ce service régional, M. Diagne a reconnu que ‘’l’élargissement du diamètre de l’embouchure a principalement amélioré la navigabilité à l’embouchure’’.

L’élargissement du diamètre de l’embouchure a contribué indirectement au développement de la pêche artisanale à Saint-Louis et au renforcement des équipements et équipages de pêche, estime de son côté Daouda Fall, coordonnateur des réseaux de conseils locaux de pêche artisanale (CLPA) de Saint-Louis.

source : 

Brèche de Saint-Louis : face aux bouleversements de l’écosystème, les solutions étatiques et la résilience des populations


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