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Sénégal: Macky Sall laisse en suspens la date de la présidentielle

Lors d’un entretien avec la presse sénégalaise, le président Macky Sall n’a pas fixé de date officielle pour la présidentielle, dont il avait décrété le report. Dans le même temps, il a assuré que son mandat à la tête du pays se terminerait comme prévu le 2 avril, en indiquant qu’il était peu probable que le nom de son successeur soit connu avant cette date.

Il s’agissait d’une allocution très attendue. Alors que le Sénégal était suspendu à la parole du chef de l’État sur la présidentielle, ce dernier a laissé en suspens la date de l’élection, initialement prévue le 25 février prochain. Il a cependant affirmé qu’elle sera donnée à l’issue d’un dialogue de deux jours avec l’ensemble des acteurs politiques et de la société civile du pays, qui aura lieu lundi et mardi prochain, les 26 et 27 février. Macky Sall a appelé ses compatriotes à être patients. « La date ne peut être fixée tant qu’on n’a pas les arguments des uns des autres », a-t-il justifié. En dernier ressort, ce sera au Conseil constitutionnel de se prononcer.

« Je ne veux pas être l’objet d’une polémique stérile par rapport à des ambitions qui ne sont pas les miennes », a-t-il cependant prévenu. « Le 2 avril, ma mission se termine à la tête du Sénégal », a ajouté le président. Toutefois, « l’élection peut se tenir avant ou après le 2 avril », a-t-il ajouté. Interrogé sur l’éventualité qu’elle se tienne d’ici au 2 avril, il a répondu : « Je ne le pense pas. » 

En outre, Macky Sall s’est également dit « prêt » à libérer la figure de l’opposition Ousmane Sonko incarcéré depuis fin juillet 2023 pour aller vers des élections « apaisées ». Ce dernier, ainsi les politiciens exclus par le Conseil constitutionnel de la liste des candidats à l’élection présidentielle seront invités à prendre part à ce dialogue prévu par la présidence. « Si un consensus est trouvé, je publierai immédiatement un décret pour fixer la date (de l’élection) », a lancé Macky Sall, ajoutant que, dans le cas contraire, il saisirait le Conseil constitutionnel.

Dans le cadre du dialogue, j’ai indiqué à mon gouvernement la nécessité de prendre des dispositions pour faciliter la libération d’un certain nombre de détenus. Le pays a besoin de réconciliation. Nous allons prendre les dispositions pour arriver à ce pardon y compris par toutes les voies de droit que cela devra permettre de faire. […] Je n’ai aucune objection [à la libération d’Ousmane Sonko]. Si ça doit permettre d’éviter ce que nous vivons aujourd’hui, je suis prêt à aller aussi loin pour que tous bénéficient du pardon.

Déjà, lors d’un Conseil des ministres mercredi soir, le président sénégalais avait demandé à ce que toutes les dispositions soient prises « pour une bonne organisation de l’élection présidentielle ». « À une date qui sera fixée très prochainement », a-t-il dit, après des consultations avec les acteurs politiques et les responsables de la société civile. 

https://www.rfi.fr/fr/afrique/20240222-s%C3%A9n%C3%A9gal-macky-sall-laisse-en-suspens-la-date-de-la-pr%C3%A9sidentielle

 

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